Les évêques catholiques de Thaïlande lancent un cri d’alarme : la déforestation intensive causée par l’industrie, le trafic de bois précieux et l’expansion agricole, a atteint un stade critique qui nécessite une prise de conscience collective.
Lors d’un camp de jeunes de trois jours, la Conférence des évêques catholique de Thaïlande (CBCT) a cherché à sensibiliser la jeune génération aux problèmes écologiques qui menacent le pays, dont la déforestation se révèle aujourd’hui l’un des plus inquiétants.
Les forêts de Thaïlande sont en train de disparaître, en raison d’un abattage intensif pratiqué par les géants de l’industrie et les producteurs de canne à sucre, a averti Mgr Louis Chamniern Santisukniran, archevêque de Tharae-Nongsaeng et président de la CBCT. Les arbres sont abattus pour servir de combustible, tandis que les terres sont défrichées afin de laisser place à un nombre croissant de plantations, a encore expliqué le prélat à la quarantaine d’étudiants venus de tout l’archidiocèse.
Pendant les trois jours de ce camp de formation organisé à l’initiative de l’archevêché de Tharae-Nongsaeng, différents intervenants se sont succédé pour donner des conférences ou encadrer des débats sur l’environnement et les droits de l’homme (dont le P. Surawuth Som-ngarm), des domaines dans lesquels l’Eglise catholique en Thaïlande s’est beaucoup investie ces dernières années.
Un rapport du WWF publié début avril a dévoilé l’état avancé de la déforestation en Thaïlande, laquelle perdrait en moyenne 5 000 km² de zones forestières par an. Selon les prévisions de l’ONG, le pays pourrait voir disparaître encore un tiers de ses forêts tropicales d’ici les vingt prochaines années si la destruction se poursuit au même rythme.
Les causes de cette disparition sont multiples : la culture traditionnelle sur brûlis pratiquée par les aborigènes, le défrichage intensif des surfaces boisées pour l’exploitation agricole (plantations de canne à sucre, rizières, etc.), le trafic clandestin d’essences rares (comme le teck ou encore le palissandre, très prisé en Chine (2)), mais surtout le développement de l’urbanisation et des grandes industries, compagnies minière en tête. Or, les forêts de bois durs sont celles qui mettent le plus de temps à se reconstituer et un grand nombre d’espèces, notamment de bois précieux, sont en voie de disparition, rapporte The Guardian dans son édition du 3 mai dernier.
A partir d’observations par satellite, les chercheurs du WWF ont calculé que, depuis 1980, la Thaïlande avait perdu 43 % de la dense forêt tropicale humide qui couvrait son territoire et abritait une biodiversité exceptionnelle. Un phénomène qui s’étend à l’ensemble de la région du Grand Mékong (1), qui aurait vu l’étendue de ses zones forestières passer de 55 % du territoire dans les années 1970 à moins de 34 % aujourd’hui. L’ONG prévoit qu’il ne pourrait rester d’ici 2030 que 14 % de la forêt, au sein de laquelle ne pourraient plus réussir à subsister les espèces protégées, végétales comme animales, qui y survivent encore.
La sensibilisation de la Thaïlande à cette menace écologique grave est récente. En 2012, après la parution d’un rapport de la Banque mondiale sur l’exploitation illégale des forêts, le roi de Thaïlande lui-même était intervenu, demandant des sanctions plus sévères pour les fonctionnaires corrompus fermant les yeux sur la déforestation. Les graves inondations de ces dernières années ont également contribué à mettre en avant les conséquences environnementales de la déforestation sauvage.
Les Nations Unies reconnaissent aujourd’hui le crime environnemental et de nouvelles mesures pour la protection de l’environnement devraient être définies prochainement par le gouvernement thaïlandais.
« Agissez du mieux que vous le pouvez, chacun dans votre propre vie, pour le bien commun et l’environnement », a conclu Mgr Chamniern Santisukniran à l’issue de cette session de trois jours organisée par l’archidiocèse de Tharae-Nongsaeng.
Les participants ont été nombreux à faire part avec enthousiasme de leur envie de partager ce qu’ils avaient appris à leur entourage, leur famille et les étudiants de leurs écoles respectives, a souligné l’agence AsiaNews dans une dépêche du 29 mai dernier.
(1) La Région du Grand Mékong (The Greater Mekong Subregion) est formée de six Etats du bassin du Mékong : Cambodge, Laos, Birmanie, Thaïlande, Vietnam, et la province du Yunnan (Chine). Elle est au cœur d’un programme de développement de la Banque asiatique de développement, lancé en 1992.
(2) Selon un rapport de 2012 du gouvernement thaïlandais, un mètre cube de palissandre coûtant approximativement 7 000 dollars en Thaïlande peut être revendu à plus de 20 000 dollars en Chine. Malgré l’interdiction du trafic et la mise en place de réseaux de protection, l’abattage des arbres aurait augmenté sensiblement depuis 2007 en raison d’une forte demande chinoise.
(Source: Eglises d'Asie, 31 mai 2013)
Lors d’un camp de jeunes de trois jours, la Conférence des évêques catholique de Thaïlande (CBCT) a cherché à sensibiliser la jeune génération aux problèmes écologiques qui menacent le pays, dont la déforestation se révèle aujourd’hui l’un des plus inquiétants.
Les forêts de Thaïlande sont en train de disparaître, en raison d’un abattage intensif pratiqué par les géants de l’industrie et les producteurs de canne à sucre, a averti Mgr Louis Chamniern Santisukniran, archevêque de Tharae-Nongsaeng et président de la CBCT. Les arbres sont abattus pour servir de combustible, tandis que les terres sont défrichées afin de laisser place à un nombre croissant de plantations, a encore expliqué le prélat à la quarantaine d’étudiants venus de tout l’archidiocèse.
Pendant les trois jours de ce camp de formation organisé à l’initiative de l’archevêché de Tharae-Nongsaeng, différents intervenants se sont succédé pour donner des conférences ou encadrer des débats sur l’environnement et les droits de l’homme (dont le P. Surawuth Som-ngarm), des domaines dans lesquels l’Eglise catholique en Thaïlande s’est beaucoup investie ces dernières années.
Un rapport du WWF publié début avril a dévoilé l’état avancé de la déforestation en Thaïlande, laquelle perdrait en moyenne 5 000 km² de zones forestières par an. Selon les prévisions de l’ONG, le pays pourrait voir disparaître encore un tiers de ses forêts tropicales d’ici les vingt prochaines années si la destruction se poursuit au même rythme.
Les causes de cette disparition sont multiples : la culture traditionnelle sur brûlis pratiquée par les aborigènes, le défrichage intensif des surfaces boisées pour l’exploitation agricole (plantations de canne à sucre, rizières, etc.), le trafic clandestin d’essences rares (comme le teck ou encore le palissandre, très prisé en Chine (2)), mais surtout le développement de l’urbanisation et des grandes industries, compagnies minière en tête. Or, les forêts de bois durs sont celles qui mettent le plus de temps à se reconstituer et un grand nombre d’espèces, notamment de bois précieux, sont en voie de disparition, rapporte The Guardian dans son édition du 3 mai dernier.
A partir d’observations par satellite, les chercheurs du WWF ont calculé que, depuis 1980, la Thaïlande avait perdu 43 % de la dense forêt tropicale humide qui couvrait son territoire et abritait une biodiversité exceptionnelle. Un phénomène qui s’étend à l’ensemble de la région du Grand Mékong (1), qui aurait vu l’étendue de ses zones forestières passer de 55 % du territoire dans les années 1970 à moins de 34 % aujourd’hui. L’ONG prévoit qu’il ne pourrait rester d’ici 2030 que 14 % de la forêt, au sein de laquelle ne pourraient plus réussir à subsister les espèces protégées, végétales comme animales, qui y survivent encore.
La sensibilisation de la Thaïlande à cette menace écologique grave est récente. En 2012, après la parution d’un rapport de la Banque mondiale sur l’exploitation illégale des forêts, le roi de Thaïlande lui-même était intervenu, demandant des sanctions plus sévères pour les fonctionnaires corrompus fermant les yeux sur la déforestation. Les graves inondations de ces dernières années ont également contribué à mettre en avant les conséquences environnementales de la déforestation sauvage.
Les Nations Unies reconnaissent aujourd’hui le crime environnemental et de nouvelles mesures pour la protection de l’environnement devraient être définies prochainement par le gouvernement thaïlandais.
« Agissez du mieux que vous le pouvez, chacun dans votre propre vie, pour le bien commun et l’environnement », a conclu Mgr Chamniern Santisukniran à l’issue de cette session de trois jours organisée par l’archidiocèse de Tharae-Nongsaeng.
Les participants ont été nombreux à faire part avec enthousiasme de leur envie de partager ce qu’ils avaient appris à leur entourage, leur famille et les étudiants de leurs écoles respectives, a souligné l’agence AsiaNews dans une dépêche du 29 mai dernier.
(1) La Région du Grand Mékong (The Greater Mekong Subregion) est formée de six Etats du bassin du Mékong : Cambodge, Laos, Birmanie, Thaïlande, Vietnam, et la province du Yunnan (Chine). Elle est au cœur d’un programme de développement de la Banque asiatique de développement, lancé en 1992.
(2) Selon un rapport de 2012 du gouvernement thaïlandais, un mètre cube de palissandre coûtant approximativement 7 000 dollars en Thaïlande peut être revendu à plus de 20 000 dollars en Chine. Malgré l’interdiction du trafic et la mise en place de réseaux de protection, l’abattage des arbres aurait augmenté sensiblement depuis 2007 en raison d’une forte demande chinoise.
(Source: Eglises d'Asie, 31 mai 2013)